B) L'invention du praxinoscope

C'est en 1877 que le français Émile Reynaud (Montreuil-sous-Bois, 1844 - Ivry-sur-Seine, 1918), tandis qu'il était professeur de physique et de sciences naturelles au Puy-en-Velay, fait breveter son praxinoscope (du grec praxis, l'action et skopein, examiner). Il peut aisément le présenter à Paris l'année suivante à l'occasion de l'Exposition Universelle. Imaginez la curiosité des visiteurs à l'époque et en particulier celle des enfants rencontrant cet homme qui fait bouger un dessin ! Le praxinoscope devient alors un véritable succès commercial et on peut les trouver dans les grands magasins (Bon Marché, Louvre…)

Ce jouet était donc composé de 12 poses (et donc de 12 miroirs) sur fond noir, c'est-à-dire que chaque image est séparée par une autre par une bande noire, pour éviter d'obtenir une animation saccadée.

En 1879, il crée le praxinoscope-théâtre où les sujets évoluent sur un décor fixe.

En 1880, il met au point le praxinoscope à projection. En fait, il ajoute une lanterne magique qui lui permet de projeter l'animation sur un écran. Elle est donc visible par un public plus nombreux.

En 1889, il perfectionne une fois de plus son appareil : le théâtre optique est un gros praxinoscope qui lui permet de projeter une bande de longueur indéfinie, véritable préfiguration du film. Ces bandes souples sont régulièrement perforées et se déroulent d'une première bobine pour s'enrouler sur une seconde, en s'engrenant dans des goupilles saillantes. En artiste accompli, Émile Reynaud dessine et peint ses images à la main, une par une, sur gélatine, soit une moyenne de 500 à 600 poses par bande. Il a enfin atteint son objectif : présenter un vrai spectacle devant un public nombreux.

En 1892 (l'invention du cinéma, c'est en 95…), Émile Reynaud projette les premiers dessins animés devant le public émerveillé du musée Grévin à Paris. Pauvre Pierrot, Un bon bock et Clown et ses chiens y sont au programme.

Ces projections sont à l'époque appelées pantomimes, et elles sont accompagnées d'un morceau de musique écrite pour chacune par Gaston Paulin. Jusqu'en 1900, Émile Reynaud aura présenté son œuvre devant près d'un demi-million de spectateurs
Émile Reynaud se retire ensuite pour s'adonner à ses recherches sur des praxinoscopes dérivés. En 1907, il met au point le
stéréocinéma qui permet de voir s'animer des bandes photographiques en relief.
Il meurt dans l'oubli le 9 janvier 1918, à Ivry-sur-Seine.

Émile Reynaud